FEMME D'UN AUTRE TEMPS…

Poème de Gabriel Franceschini

Ils voudraient mettre en cage,
La grâce et la beauté,
Croyant qu’être tenté,
Est à Dieu, un outrage
Et ils voudraient, des femmes,
Les contraindre au passé,
Criant que c’est assez,
De les doter d’une âme.

Ayant comme en musique,
La noire pour deux blanches,
Ce n’est que dans leurs hanches,
Qu’ils en voient le basique,
Disant de ces femelles,
Que l’amour et les gosses,
La bouffe et la panosse,
Suffisent à leurs jumelles.

Ne les mettant qu’en ombre,
En toile d’ectoplasme,
Ils vivent leurs fantasmes
Aux hyménées du nombre,
N’ayant aucun scrupule
A leur jeter des pierres,
Aux règles d’avant-hier,
Au moindre point-virgule.

Ironie de l’histoire,
Pour au ciel quelques vierges,
Ils allument des cierges,
En mots évocatoires,
N’ayant même pas vu,
Qu’ici, à l’autre usage,
Ils auraient l’avantage,
D’être aussi bien pourvus,

Leurs femmes méritant,
Bien, des cieux, tout autant !

Février 2015
Illustration de Patrick Wecksteen